Troubles d'Abus de Substance et de Dépendance
L'addiction consiste à désirer et à consommer une substance (par ex. alcool ou drogues) ou à adopter un comportement (par ex. jeu et paris, exercice, sexe ou jeux vidéo) de manière compulsive, malgré des conséquences négatives. La substance ou le comportement répond habituellement à un besoin psychologique (par ex. procurer du plaisir ou soulager une gêne interne telle que stress ou anxiété) que l'individu a du mal à maîtriser. Les symptômes de l'addiction sont entre autres la tolérance (des quantités croissantes sont requises pour atteindre l'effet désiré), le sevrage (anxiété, irritabilité et insomnie en son absence), la perte de contrôle (efforts infructueux de se restreindre), un fort investissement en temps, la réduction d'autres activités et la poursuite de la consommation ou du comportement malgré la prise de conscience des problèmes engendrés. L'addiction est considérée comme un trouble mental et le terme générique utilisé est troubles d'abus de substance et de dépendance.
Quand un individu est dépendant de substances telles que l'alcool ou autres drogues (ce qui est cliniquement intitulé troubles liés à l’utilisation d'une substance), des symptômes physiques apparaissent, directement liés à l'absorption de produits chimiques affectant le cerveau et le corps. Par exemple, pertes momentanées de mémoire et amnésies, nausées et vomissements, lésions aux organes, comportement agressif, perte de conscience et hallucinations ; ces symptômes sont souvent spécifiques à la substance utilisée. Ces troubles se manifestent également sous des aspects physiologiques puisque les substances affectent directement les neurotransmetteurs cérébraux.
Lorsqu'un individu souffre d'une addiction comportementale (par ex. le jeu pathologique, une des rares addictions comportementales actuellement reconnues dans les principaux systèmes de classification), les systèmes cérébraux de neurotransmetteurs ne se trouvent touchés qu'indirectement mais le comportement d'addiction peut être renforcé tout comme avec les substances affectant directement ce système. De nombreuses causes et conséquences des addictions comportementales sont les mêmes que celles des troubles liés à l'utilisation d'une substance.
Addiction : Éléments importants pour les athlètes de haut niveau
- L'environnement du sport à haut niveau (par ex. améliorer les performances, soulager la douleur physique pendant des matchs ou lors de blessures, composer avec des facteurs de stress tels que le culte de la performance, les réactions des médias et la retraite sportive) peut influencer les motifs de l’utilisation de substances ou de l’adoption de certains comportements, qui peuvent aussi être liés à des circonstances hors du terrain, ou bien à une combinaison des deux.
- Parmi les exemples spécifiques au monde sportif se trouve l'utilisation de stéroïdes anabolisants pour augmenter la masse musculaire et le poids corporel (tout en réduisant les graisses corporelles) ainsi que pour accroître l'agression, avec des effets secondaires multiples, y compris des changements hormonaux et de graves symptômes de sevrage. Des stimulants peuvent être utilisés pour minimiser la fatigue, accroître la vigilance, stimuler l'énergie et reproduire l'intensité et la montée d'adrénaline des matchs, avec des effets secondaires psychologiques et physiques multiples. Les analgésiques sur ordonnance engendrent une dépendance et peuvent être utilisés pour engourdir la douleur avant et après les matchs ainsi que pendant une blessure, mais peuvent aussi engourdir les sentiments et les expériences hors du terrain. L'alcool et les drogues illicites peuvent être utilisés pour décompresser et gérer les hauts et les bas après un match ainsi que les pointes et les creux de la saison. Les addictions comportementales, telles que le jeu pathologique ou l'addiction aux jeux vidéo, peuvent permettre de combler temporairement le désir qu’a l'athlète de recréer le sentiment grisant de la victoire, axé sur la prise de risque et la performance, tout en palliant l'ennui pendant les jours de repos. Les athlètes peuvent devenir dépendants à l'exercice en soi, ce qui peut mener au surentraînement.
- Lorsque les substances utilisées améliorent la performance et sont interdites par l'organe sportif, les conséquences au titre des politiques d'anti-dopage et d'intégrité du sport sont généralement strictes et doivent être respectées. L'athlète peut nécessiter une intervention et un soutien psychologique tout comme un athlète utilisant des substances non-interdites ou souffrant d'une addiction comportementale.