Rythmes d'arrêt cardiaque non choquables [pour lesquels un choc électrique externe n'est pas requis]

Asystolie

L'asystolie se caractérise par :

  • une absence d'activité ventriculaire (QRS)
  • la persistance éventuelle d'une activité auriculaire (ondes P)
  • rarement un tracé linéaire droit

Activité électrique sans pouls

  • les caractéristiques cliniques de l'arrêt cardiaque
  • un ECG d'apparence normale mais sans sortie [circulation efficace]

Lorsque le DEA détecte un rythme non choquable, il indique « choc non conseillé » et suggère de démarrer la RCP. Chez le joueur en arrêt cardiaque, la RCP doit être commencée immédiatement, en débutant par des compressions thoraciques pendant 2 minutes. Au bout de 2 minutes, le DEA indique au secouriste de ne pas toucher le patient pendant l'analyse du rythme cardiaque. Si l'indication est encore « choc non conseillé », le secouriste doit continuer la RCP pendant 2 minutes supplémentaires et répéter le cycle. Si le DEA indique la nécessité d'un choc, celui-ci doit être administré et le cycle « choquable » [« choc électrique délivré »] répété.

Si un défibrillateur manuel est utilisé, le secouriste ne recevra pas d'avis correspondant à 2 minutes dans cette situation, les 2 minutes devront être chronométrées. Une estimation approximative de 2 minutes est la durée de 10 insufflations/ventilations dans un cycle de RCP 30:2. La période de 2 minutes de RCP doit être complétée par 30 compressions après la délivrance de la 10e ventilation.

Pendant les 2 minutes de RCP, il est important de prendre en compte les causes potentiellement réversibles de l'arrêt cardiaque. Elles seront abordées plus avant dans ce chapitre.

Médicaments du segment non choquable de l'algorithme

Si un praticien ayant la capacité d'établir un accès intraveineux ou interosseux est présent, des produits médicamenteux peuvent alors être utilisés dans le cadre de la prise en charge de l'arrêt cardiaque.

Adrénaline : du segment choquable de l'algorithme, une dose de 1 mg d'adrénaline doit être administrée dès l'établissement d'un accès IV ou IO, suivie d'un flush de sérum physiologique. L'adrénaline de 1 mg est ensuite répétée toutes les 3 à 5 minutes, ce qui équivaut à un cycle alterné.

La concentration de l'adrénaline utilisée pour les arrêts cardiaque est de 1:10 000. Une dose de 10 ml à 1:10 000 équivaut à 1 mg.

L'algorithme non choquable est représenté dans le diagramme ci-dessous.

Causes réversibles de l'arrêt cardiaque : « Les 4 H et les 4 T »

Alors que la RCP est pratiquée sur le patient en arrêt cardiaque, il est impératif que le secouriste essaie de déterminer la cause de l'arrêt de façon à pouvoir la corriger dans la mesure du possible. Les causes réversibles d'un arrêt cardiaque sont appelées les 4 H et les 4 T :

  • Hypoxie
  • Hypovolémie
  • Hypo/hyperkaliémie et troubles métaboliques
  • Hypothermie
  • Pneumothorax sous pression [tension]
  • Tamponnade cardiaque
  • Toxines
  • Thrombose

Dans les installations préhospitalières, il ne sera pas possible de traiter ou même de diagnostiquer de manière précise la totalité de ces pathologies. Cependant, il convient d'accorder une attention particulière aux états suivants :

Hypoxie : elle peut être minimisée par la mise sous oxygène à haut débit des [via les] voies aériennes.

Hypovolémie : elle peut être traitée par le contrôle de l'hémorragie et l'administration de fluides par IV/IO, conformément aux directives.

Hypothermie : elle est traitée par une protection du patient contre les éléments climatiques. L'arrêt cardiaque dû à une hypothermie a des implications particulières. Pour en savoir plus, consultez le chapitre consacré aux urgences médicales.

Pneumothorax sous pression [tension] : en cas de suspicion, cette tension devrait être décompressée à l’aide d’une ponction pleurale (aiguille).

Dans le cadre d'une installation préhospitalière, peu de soins sont envisageables pour les autres causes. Le patient en arrêt cardiaque devrait être transféré vers un établissement médical une fois stabilisé. L’efficacité d’une CPR à l’intérieur d’une ambulance en mouvement est faible sauf si le véhicule dispose d’un équipement spécifique à cet effet.

Au cours du traitement d'un patient en arrêt cardiaque, un contrôle ABC devrait alors être effectué en présence de tout signe de vie, afin de vérifier le retour éventuel de la circulation spontanée.