Vitesse linéaire
Bien que la vitesse spécifique au jeu soit un facteur important de la performance globale, la vitesse linéaire reste une composante très importante de la vitesse à développer. La vitesse linéaire est la capacité à exprimer la vitesse dans une seule direction avec ou sans le ballon. Bien que la vitesse soit essentiellement innée et que la génétique joue un rôle important, tous les joueurs peuvent améliorer leurs capacités de vitesse individuelle grâce à des formes d'entraînement spécifiques. Au cours d'un match, les joueurs doivent exécuter un certain nombre ou une série de compétences et de manœuvres différentes. Par exemple, après avoir exécuté un changement de direction tel qu'un crochet qui entraîne une rupture de ligne, le joueur revient souvent à une vitesse linéaire. Par conséquent, elle ne doit pas être négligée dans un programme d'entraînement car elle joue un rôle significatif dans le résultat.
Figure 7. La transition vers la vitesse maximale peut se produire après une première esquive de l'adversaire.
La vitesse linéaire fait référence à la vitesse de sprint qui est représentée par des joueurs courant à une vitesse maximale ou presque maximale. La vitesse de course maximale est le produit d'une accélération efficace et, au rugby, l'accélération est une préoccupation majeure, en particulier pour les avants. Les avants sont moins susceptibles que les arrières d'atteindre la vitesse de course maximale car ils ne parcourent généralement pas de distances supérieures à 5-10m. La vitesse maximale reste très importante, surtout pour les arrières. On pense souvent à tort que les joueurs de rugby n'ont pas besoin d'une vitesse maximale car ils parcourent principalement des distances comprises entre 5 et 30 mètres. Alors que les sprinters sur 100 m mettent entre 50 et 60 m pour atteindre leur vitesse maximale, les joueurs de sports collectifs l'atteignent beaucoup plus tôt. Delecluse et ses collègues ont rapporté en 1995 que la vitesse maximale à partir d'un départ statique était atteinte à 36 m pour les joueurs de sports collectifs. Au rugby, il est probable que des sprints plus longs commencent à partir de différentes positions de départ, notamment un départ lancé (où le joueur est déjà en mouvement) et que les vitesses maximales sont atteintes plus tôt. Il est donc important de ne pas comparer l'entraînement de la vitesse maximale des rugbymen à celui des sprinters du 100 m, car les exigences sont différentes.
Figure 8. Le développement de la vitesse maximale est important, surtout pour les arrières.
Bien que de brèves rafales d'accélération soient plus fréquentes au rugby, en particulier pour les avants, l'accélération et la vitesse maximale doivent être entraînées tout au long de la saison. En 2011, Coughlan et ses collègues ont observé la fréquence des entrées dans les zones de vitesse d'un avant et d'un arrière pendant un match. Les données indiquent que l'arrière s'est approché de la vitesse maximale 16 fois au cours du match, tandis que l'avant s'est approché de la vitesse maximale 3 fois. Des recherches plus récentes menées par Reardon, Tobin et Delahunt en 2015, ont noté que les arrières réalisent en moyenne 34,5 efforts de course à grande vitesse au cours d'un match, tandis que les avants réalisent en moyenne 24,7 efforts. Les seuils de course à grande vitesse étaient individualisés pour les joueurs et représentaient des efforts supérieurs à 60% de leur vitesse maximale.
Les données de ces recherches suggèrent que la vitesse linéaire est toujours une composante intégrale du rugby, bien qu'elle soit de nature multidimensionnelle et qu'elle nécessite une combinaison d'éléments physiques et cognitifs telles que l'agilité. En outre, l'entraînement de la vitesse maximale devrait également être pris en compte dans le programme d'entraînement. Bien qu'il soit plus spécifique pour l'arrière, il n'est pas rare que l'avant atteigne sa vitesse maximale individuelle, et par conséquent cela doit être aussi pris en compte dans son programme d'entraînement.
Figure 9. Le développement de la vitesse linéaire peut être amélioré grâce à une variété d'exercices, y compris la traction de traîneau avec résistance.
L'entraînement visant à améliorer l'accélération et la vitesse maximale doit inclure des exercices techniques pour améliorer l'efficacité mécanique en plus des sprints libres, des sprints en résistance et des méthodes d'entraînement tertiaires telles que la musculation et la plyométrie.