Composition corporelle

Le terme « composition corporelle » fait référence à ce dont le corps est composé. La graisse, les muscles, les os et les organes sont les principaux tissus qui composent le corps. Du point de vue de la performance sportive, le principal intérêt se trouve dans les niveaux de graisse et de muscles squelettiques dans le corps. La composition corporelle fait partie du profil physique qui peut avoir un impact sur les performances au rugby. Elle peut faire l'objet d'un entraînement et donc, lorsqu'on envisage un parcours d'entraînement et de développement pour préparer les joueurs de manière optimale pour la performance, son amélioration doit être un objectif. A l’égal de nombreux sports et même de la population générale et ses objectifs de forme physique, en matière de composition corporelle l'objectif au rugby est d'augmenter la masse musculaire squelettique et de réduire la graisse corporelle.

L'excès de graisse corporelle est synonyme de masse corporelle excédentaire qu'il faut transporter sur un terrain de rugby. La graisse ne contribue pas à la production de la force nécessaire pour déplacer le corps humain. Un taux élevé de graisse corporelle rend le corps plus difficile à déplacer, ce qui peut affecter les niveaux d'endurance, l'accélération, la vitesse, etc. qui sont tous importants pour jouer.

Figure 4. Des recherches ont montré qu'un taux de graisse corporelle plus élevé est associé à une réduction de l'accélération et de la vitesse (Smart et al 2013)

Par ailleurs, la masse musculaire squelettique produit la force nécessaire pour déplacer le corps et exécuter toutes les habilités techniques et physiques requises dans le jeu. Plus la masse musculaire est importante, plus la capacité de production de force est grande, ce qui, dans un sport de collision comme le rugby, est très bénéfique, par exemple lors des plaquages, des mêlées et des mauls.

Les taux de graisse corporelle des joueurs de rugby révèlent les différences de position. Les avants ont généralement un taux de graisse corporelle plus élevé que les arrières. Les avants sont généralement les joueurs les plus grands et les plus lourds du terrain. Un taux de graisse corporelle excessif ne convient pas aux exigences du poste d'arrière. Le taux de graisse corporelle est généralement plus faible chez les arrières.

Figure 5. Des recherches ont montré que des taux de graisse corporelle plus élevés sont associés à des taux de travail réduits (Smart et al 2013).

Les études ont montré que la composition corporelle est en corrélation avec les performances sur le terrain. En 2013, Smart et ses collègues ont examiné la relation entre les mesures de la condition physique et les comportements de jeu chez les joueurs de rugby du Super 14. Ils ont constaté qu'un taux élevé de graisse corporelle relative chez les joueurs, en particulier chez les avants, pouvait être relié à une diminution du rythme de travail et à une mauvaise capacité de plaquage. Cela pourrait s'expliquer par le fait qu'un taux de graisse corporelle plus élevé rend les déplacements sur le terrain plus éprouvants et que la fatigue affectera probablement la capacité à effectuer des tâches de manière répétée. Cela pourrait conduire à une diminution du rythme de travail sur le terrain et à des positions défensives moins bonnes, ce qui entraînerait un plus grand nombre de plaquages manqués.

Figure 6. Les études ont montré que si les joueurs professionnels sont plus grands et plus lourds que les joueurs amateurs, ils affichent également des niveaux de graisse corporelle relative inférieurs (Jones et al 2019).

La composition corporelle s'est également avérée capable de différencier dans les niveaux de jeu, ce qui souligne à nouveau son importance. En 2019, Jones et ses collègues ont examiné les comparaisons de la composition corporelle entre des joueurs professionnels de l'Aviva Premiership et des joueurs amateurs de niveau universitaire. Ils ont constaté que si les professionnels étaient plus grands et plus lourds que les joueurs amateurs, ils présentaient également une masse grasse corporelle plus faible, tant chez les avants que chez les arrières.